Phase II Evaluation of Aggressive Dose De-Escalation for AdjuvantChemoradiotherapy in Human Papillomavirus–Associated Oropharynx SquamousCell Carcinoma.44> Daniel Ma, et al., JCO juin 2019.
Cet essai de phase 2 décrit les résultats de deux cohortes de patients traités avecdes schémas de de désescalade thérapeutique radicale dans les cancers oropharyngés HPV + de bon pronostic (p16+, tabagisme < 10 PA, opéré avec une résection R0). Les patients de la cohorte A ont été irradiés à la dose de 30 Gy, 1.5Gy de manière bi-fractionnée pendant 15 jours, une chimiothérapie par docetaxel 15 mg/m2 hebdomadaire. Les patients de la cohorte B présentaient une rupture capsulaire et étaient traités à la dose de 36, 1.8 Gy de manière bi-fractionnée.L’objectif primaire était le contrôle locorégional à 2 ans. Les objectifs secondaires étaient la survie sans progression à 2 ans, la survie globale, la toxicité, la xérostomie et la qualité de vie. Trente-sept patients ont été inclus dans la cohorte A, 43 dans lacohorte B entre 2013 et 2016. Le suivi médian était de 36 mois (25 mois au minimum),les tumeurs étaient de stades variés, incluant des pT4 et de pN3. Le contrôle locorégional à 2 ans était de 100 % pour la cohorte A, 93 % pour la cohorte B. La survie sans progression à 2ans était de 97.2 % pour la cohorte A, 79 % pour la cohorteB. Dans l’ensemble des patients, 3 trois rechutes locales, 1 rechute régionale et 6 rechutes métastatiques sont rapportées. Les profils de toxicité étaient extrêmement bas. Ces résultats ont été comparés aux essais publiés avec des patients similaires(Descalate, NRG HN002, RTOG 1016). Avec toutes les précautions d’usage dans ce genre d’exercice les résultats carcinologiques semblent similaires avec une diminution importante de la toxicité.
En conclusion, cet essai rapporte des résultats encourageants d’un schéma de désescalade thérapeutique radical pour des patients atteints d’une tumeur oropharyngée HPV + opéré. L’absence de comparaison avec un bras standard et le faible effectif incitent néanmoins à la prudence.
Sébastien GUIHARD,
Radiothérapie,
Strasbourg